NewAstv, plus qu'un médium, un compagnon
New AsTV: Une bonne communication grâce au professionnalisme d'une équipe
New AsTV: Vous y êtes, ne naviguez plus
New AsTV pour mieux communiquer en diplomatie
New AsTV: Savourez votre plaisir à communiquer
New AsTV: Ne vous en laissez pas compter
New AsTV: Vous êtes au cœur de l'événement
New AsTV, et la coopération bilatérale devient facteur de développement des peuples
New AsTV: Notre concept, la communication en partage
New AsTV: Partenaire au développement culturel africain

Burkina Faso : à la veille d'un nouveau cap ?


Burkina Faso : à la veille d'un nouveau cap ?
Moussa Zongo est économiste et dirige le cabinet Radys Expertises dont la zone de rayonnement est l'UEMOA mais aussi la CEMAC. | PHOTO: DR
DÉCRYPTAGE. Alors que les échéances électorales se rapprochent, l'économiste Moussa Zongo explique les défis à relever pour rendre utile la croissance burkinabé.
 
Installée en novembre 2014 à la suite de la chute du président Blaise Compaoré au pouvoir pendant 27 ans, la transition prendra fin le 29 novembre prochain avec des élections présidentielles et législatives. Économiquement, le pays est resté dans une période de latence dont beaucoup espèrent qu'elle va prendre fin dans les prochains mois. C'est bien connu, le Burkina Faso tire ses bons résultats économiques de la production cotonnière et aurifère. Mieux, ces dernières années, la croissance du PIB par habitant a été souvent supérieure à celle des autres membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). De quoi faire du Burkina le bon élève de la zone. Cela dit, le côté soudain de la chute du président Blaise Compaoré est venu troubler le rythme soutenu de la croissance du PIB. Celle-ci a ralenti à 4 %. Explication : la chute des cours internationaux des deux produits d'exportation du pays, à savoir l'or et le coton mais aussi les répercussions de la crise Ebola survenue dans la région, notamment sur le tourisme et les services. Avec un taux de croissance du PIB estimé à 7 % par le FMI, le Burkina tient une année 2016 prometteuse. Ce sont tous les enjeux autour de cette croissance qu'explique au Point Afrique Moussa Zongo, un économiste et par ailleurs à la tête du cabinet de conseil Radys Expertises.
 
Le Point Afrique : Dans quel état se trouve l'économie du Burkina post-Blaise Compaoré ?
 
Moussa Zongo : Lorsqu'on observe et analyse l'économie du Burkina, on peut dire que malgré les graves crises politiques d'octobre 2014 et septembre 2015, ainsi que les chocs exogènes majeurs tels que la baisse des cours de l'or et du coton, l'épidémie Ebola..., l'économie du Burkina n'a pas été durablement ébranlée. Elle se porte plutôt assez bien. En effet, après un fléchissement à 4 % du taux de croissance de l'économie en 2014, loin des 6,5 % des années antérieures, les perspectives économiques du Burkina sont favorables à une économie qui regagnerait le chemin de la croissance avec un rebondissement final espéré en 2015 à 5 % et une forte croissance projetée à 7 % pour 2016. Cet optimisme économique est assorti de préalables, dont le principal sera la réussite de l'organisation d'élections apaisées, transparentes, avec des résultats incontestés ce 29 novembre 2015. L'espérance de croissance de l'économie pour 2016 et des années ultérieures dépendra aussi de la volonté des nouvelles autorités à engager les actions urgentes pour consolider cette économie et surtout à créer un cadre politique inclusif.
 
Comment le pays peut-il retrouver la confiance des investisseurs ?
 
La stabilité politique doit s'accompagner nécessairement d'une politique de sécurisation des investissements pour rassurer les investisseurs. La communauté des hommes d'affaires a encore en mémoire le saccage et la vandalisation des investissements miniers durant la grave crise d'octobre 2014. Le pays devra savoir bien négocier son premier virage de l'alternance démocratique pour se donner toutes les chances de charmer à nouveau les nombreux investisseurs restés en attente des opportunités dans les secteurs prometteurs tels que l'agriculture et l'agro-industrie, les mines, l'énergie, les infrastructures et les services.
 
Comment renforcer le secteur privé après la crise de 2014 ?
 
Lorsqu'on parle d'investisseurs, on a tendance à ne considérer que les investisseurs étrangers, omettant ainsi la catégorie importante des investisseurs nationaux. Le Burkina devra d'abord mobiliser les capitaux des investisseurs locaux. Les investisseurs étrangers seront d'autant plus attirés que les nationaux sont plus actifs. Travailler à l'émergence d'un secteur privé plus fort et dynamique est pour nous la priorité pour attirer les investisseurs étrangers aussi bien sous-régionaux qu'internationaux. Ensuite, le nouveau gouvernement aura une action de lobbying à faire auprès des investisseurs pour rendre la destination Burkina Faso plus compétitive. Le pays est en concurrence avec d'autres pays de la sous-région qui regorgent des mêmes potentialités que lui. Notre fiscalité devra être plus attractive sans pourtant contrarier les impératifs de développement. Enfin, tout investisseur qu'il soit national, sous-régional ou international souhaite bénéficier d'un écosystème économique favorisant la rentabilité de ses investissements. Aussi, le climat des affaires doit s'améliorer, l'appareil judiciaire doit être à la hauteur des enjeux, les infrastructures aussi doivent suivre, le coût des facteurs de production doit être repensé et la main-d'œuvre doit être plus qualifiée. Ce sont là autant de leviers qu'il faut actionner pour inciter les investisseurs à choisir la destination Burkina.
 
Quelles devront être les mesures prioritaires du prochain gouvernement sur le plan économique ?
 
Le prochain gouvernement devra prendre immédiatement des mesures économiques à fort impact social. Il faudrait pour cela engager un cadre de dialogue fécond et réaliste avec les partenaires sociaux pour désamorcer la fronde sociale latente. Nous pensons que c'est le prix à payer pour préserver l'autorité de l'État mise à rude épreuve durant la transition. Il faudra aussi relancer et finaliser les projets d'investissements structurants en attente dans les secteurs prioritaires de l'agriculture et de l'agro-industrie, celui des mines, de l'énergie, du  tourisme, de l'hôtellerie, de la santé et de l'éducation, des infrastructures routières et aéroportuaires, de l'immobilier aussi. Il faudra par ailleurs travailler en synergie avec la diaspora pour permettre un retour des cerveaux et mobiliser les investisseurs issus de ses rangs. Le secteur privé a un rôle important à jouer dans la croissance de l'économie du Burkina. Il devra être soutenu davantage pour juguler le chômage des jeunes qui sera le chantier majeur du prochain quinquennat.
 
Comment diversifier l'économie du pays dans un contexte de baisse des cours des matières premières ?
 
Au niveau des politiques économiques sectorielles, il faudrait poursuivre l'organisation des filières agricoles. Si le secteur du coton reste bien structuré, les autres secteurs méritent la même attention. Dans ce secteur agricole qui représente un tiers du PIB et emploie environ 80 % de la population active, des filières telles que le sésame, la noix de cajou et l'anacarde restent à professionnaliser. La transformation des matières premières par des industries locales permettra de valoriser cette production et de créer de véritables chaînes de valeurs plus bénéfiques à notre économie que de simples opérations de négoces pratiquées actuellement. Le secteur minier, qui est le premier contributeur dans le panier des recettes d'exportations, continuera d'alimenter les débats économiques auxquels les nouveaux décideurs politiques devront trouver une réponse pertinente. Sur la question énergétique, qui reste un problème structurel de longue date, le gouvernement aura à accélérer les décisions importantes et urgentes, notamment l'augmentation des importations d'électricité, la construction de centrales, la construction d'oléoducs afin, non seulement de garantir l'énergie et d'éviter les délestages, mais aussi améliorer la compétitivité de nos entreprises par la baisse des coûts des facteurs de production. Dans le même registre, la question de l'approvisionnement du gaz butane devra être tranchée pour soulager les ménages et éviter ses impacts négatifs tant économiques qu'écologiques. Le Burkina, de par sa position géostratégique dans l'UEMOA, est un pays carrefour capable de toucher des millions de consommateurs ouest-africains. Il faudrait, pour ce faire, promouvoir le pôle des services en favorisant l'éclosion de centres d'excellence et faire du Burkina le Hub des services de l'UEMOA.

 Commentaires

LIRE AUSSI...

Renversant Nigeria !

Renversant Nigeria !
Jeu 21 Mar 2019 | Source : afrique.lepoint.fr ... | dans Autres Actus

ANALYSE. Beaucoup d'indicateurs laissaient penser que rester à la barre du Nigeria serait mission impossible pour Buhari lors du dernier scrutin présidentiel. Il n'en a rien été.   Étonnant Nigeria. Le moins que l'on puisse dire est que ... Lire la suite >

En Mauritanie, une mission d’Amnesty International refoulée à l’aéroport de Nouackchott

En Mauritanie, une mission d’Amnesty International refoulée à l’aéroport de Nouackchott
Jeu 21 Mar 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Autres Actus

L’ONG venait effectuer une mission de recherche sur les droits humains dans le pays où les « séquelles » de l’esclavage, bien qu’abolit en 1981, perdurent.   La police mauritanienne a refoulé, dimanche, à son arrivée à... Lire la suite >

Au Cameroun, l’inquiétant crépuscule du régime Biya

Au Cameroun, l’inquiétant crépuscule du régime Biya
Dim 17 Mar 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Autres Actus

Emprisonnement du principal opposant, conflit armé dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : le pouvoir multiplie les signes de raidissement.   Passer inaperçu tout en se rendant indispensable. Depuis son accession à la tête du Cameroun... Lire la suite >

Algérie : les 4 pièges à éviter pour la « révolution du sourire »

Algérie : les 4 pièges à éviter pour la « révolution du sourire »
Dim 17 Mar 2019 | Source : afrique.lepoint.fr ... | dans Autres Actus

ANALYSE. Alors que de nouvelles manifestations sont prévues ce vendredi, quels sont les pièges qui semblent guetter ce « sursaut populaire » ?   La question s'est beaucoup posée cette semaine. L'important mouvement populaire contre le régime... Lire la suite >

« La proposition de Bouteflika ? Une duperie politique, une imposture juridique ! »

« La proposition de Bouteflika ? Une duperie politique, une imposture juridique ! »
Mer 13 Mar 2019 | Source : afrique.lepoint.fr ... | dans Autres Actus

ENTRETIEN. Maître de conférences, la politologue Louisa Dris-Aït Hamadouche évalue la nouvelle donne politique algérienne à l'aune du message du président Bouteflika de ce 11 mars.   Sous la poussée de la rue, le président... Lire la suite >

Ethiopie: La visite de Macron donne de l'espoir pour une église vieille de 9 siècles

Ethiopie: La visite de Macron donne de l'espoir pour une église vieille de 9 siècles
Mer 13 Mar 2019 | Source : slateafrique.com ... | dans Autres Actus

Ce mercredi matin de mars, le prêtre Mekonnen Fatne, debout parmi ses fidèles orthodoxes éthiopiens, observe une église vieille de neuf siècles qu'ils craignent de voir détruite à tout moment.   Au-dessus de l'église s'étend... Lire la suite >

Acquitté par la CPI, le Congolais Bemba demande 68 millions d'euros de dédommagement

Acquitté par la CPI, le Congolais Bemba demande 68 millions d'euros de dédommagement
Mar 12 Mar 2019 | Source : slateafrique.com ... | dans Autres Actus

L'ex vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité après près d'une décennie en détention, demande plus de 68 millions d'euros ... Lire la suite >

Bouteflika : la justice suisse va-t-elle instruire une plainte pour « suspicion d'enlèvement » ?

Bouteflika : la justice suisse va-t-elle instruire une plainte pour « suspicion d'enlèvement » ?
Mar 12 Mar 2019 | dans Autres Actus

La question mérite d'être posée alors que, le 25 février, une Algérienne a déposé une plainte pour « suspicion d'enlèvement d'une personne incapable de discernement ».   Le lendemain de l'arrivée... Lire la suite >

Algérie : Abdelaziz Bouteflika serait « sous menace vitale permanente »

Algérie : Abdelaziz Bouteflika serait « sous menace vitale permanente »
Jeu 07 Mar 2019 | Source : http://afrique.lepoint.fr ... | dans Autres Actus

Selon « La Tribune de Genève », en raison d'une dégradation de ses fonctions neurologiques, le président algérien risque d'ingérer des aliments ou des liquides dans les poumons.   Sous le titre « Bouteflika nécessite... Lire la suite >

RDC: l'opposant Martin Fayulu renonce

RDC: l'opposant Martin Fayulu renonce
Jeu 07 Mar 2019 | Source : slateafrique.com ... | dans Politique

L'opposant et candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo, Martin Fayulu, a annoncé mercredi à l'AFP qu'il ne siègera pas comme député, se considérant comme "président... Lire la suite >

Election présidentielle au Sénégal : confusion générale à l’heure des premiers résultats

Election présidentielle au Sénégal : confusion générale à l’heure des premiers résultats
Mar 26 Février 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Politique

Le premier ministre a désigné le président sortant Macky Sall vainqueur, sans prendre la peine d’attendre les résultats officiels.   C’était une journée de vote paisible dont rien ne laissait présager l’achèvement... Lire la suite >

Elections au Nigeria : dans l’attente des résultats, les deux clans se disent vainqueurs

Elections au Nigeria : dans l’attente des résultats, les deux clans se disent vainqueurs
Mar 26 Février 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Politique

Outre leur président, les Nigérians étaient appelés samedi à désigner 360 députés et 109 sénateurs.   Le comptage des voix entre les deux favoris de la présidentielle au Nigeria, le chef de l’Etat sortant, Muhammadu... Lire la suite >

Présidentielle du Nigeria : et maintenant, place au décompte des voix !

Présidentielle du Nigeria : et maintenant, place au décompte des voix !
Lun 25 Février 2019 | Source : afrique.lepoint.fr ... | dans Politique

C'est dans un calme relatif, malgré seize personnes tuées dans des violences ainsi que des bureaux de vote saccagés dans quelques États, que les membres de la Commission électorale se sont mis au travail pour cette phase décisive de l'élection.   Ce... Lire la suite >

RDC: un mois après, Tshisekedi

RDC: un mois après, Tshisekedi
Lun 25 Février 2019 | Source : slateafrique.com ... | dans Politique

Un mois après son investiture, le nouveau président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi reste à la merci de son prédécesseur Joseph Kabila, maître du jeu politique grâce à ses majorités à ... Lire la suite >

A Tombouctou, les réfugiés maliens qui reviennent croisent ceux qui partent

A Tombouctou, les réfugiés maliens qui reviennent croisent ceux qui partent
Ven 22 Février 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Autres Actus

Plus de 2 300 Maliens sont rentrés dans la région en 2018, pendant que d’autres continuent de s’enfuir. Le pays accueille aussi des Burkinabés et des Nigériens.   Assis sur son tapis face à ses rangées de bracelets et colliers en ... Lire la suite >

Camp Boiro : l'Auschwitz des Guinéens

Camp Boiro : l'Auschwitz des Guinéens
Ven 22 Février 2019 | Source : afrique.lepoint.fr ... | dans Société

COMPTE RENDU. Ces Mémoires d'une rescapée de la dictature de Sékou Touré relatées par Maïmouna Bâ Maréga révèlent toute la cruauté du premier président de la Guinée ainsi que l'horreur de son système.   «... Lire la suite >

Vidéo à ne pas rater

Election au PDCI-RDA/ L?appel de Dimbokro
Ven 22 Déc 2023 | dans: Objectif Développement

Nos Partenaires

NOUS SUIVRE

Qui Sommes-Nous?

New AsTV Le développement par la coopération   Servir de canal numérique au développement de l'Afrique par la coopération. Telle est la vision de New AsTV. De fait, nous nous sommes laissés guider par les relations que l'Afrique...

Lire plus

Contacts

Newsletter

FLASH INFOS